Clémentine ou le mana

🪶 Notre héroïne du jour n’est pas du genre à attendre que les choses se fassent… Elle les provoque, les construit, les convoque ; et s’il faut aller à l’autre bout du monde ou tout au fond des mers pour écrire son destin, alors tant pis. Ou plutôt, tant mieux ! Car c’est aux antipodes que Clémentine Séguigne trouve à la fois l’équilibre, l’énergie et le sens. Bref, son mana à elle.

Carte d'identité Clémentine chercheuse

Il était une fois une enfance parisienne plutôt tranquille, presque banale…

Rien ne laisse présager la suite, à part peut-être les mots et les récits de son père, ancien skipper. Clémentine l’écoute volontiers raconter ses aventures maritimes, mais à l’époque, elle ne s’y projette pas.

⚙️ Après le lycée, elle s’inscrit dans une école d’ingénieurs où on lui enseigne l’électronique, les composants, les circuits imprimés, la conception numérique, la programmation… Rien à voir avec le schmilblick, donc ! Ni avec la mer.

J’irais jusqu’au bout du monde

Mais dans le cadre de sa formation, elle passe un semestre en Malaisie. Sans grande conviction, elle se laisse persuader d’essayer la plongée sous-marine… Et là, improbable mais vrai, Clémentine tombe dans un abyme qui la porte, la transporte et la transforme pour toujours. Une passion dans laquelle, depuis, elle plonge et replonge.

Du haut de ses vingt ans, elle sent que sa vie est ici, sous la surface des mers, entre le monde du silence et les bouteilles d’oxygène. Elle continue ses études, mais désormais, elle choisit ses stages en fonction des spots de plongée environnants.

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Mot préféré Clémentine chercheuse requins
Stylo

Le cœur est voyageur

Avec de tels critères, Clémentine ne pouvait que partir, tôt ou tard, en Polynésie ! Ce sera pour elle un coup de cœur absolu, même si au départ, elle n’y reste que quelques mois, pour un stage, juste avant son diplôme d’ingénieur.

Elle repart à Paris pour un autre Master. Cap sur le Muséum National d’Histoire Naturelle, où elle étudie l’écologie, la biodiversité et l’évolution. Une formation qui lui demande beaucoup de travail et de persévérance, mais qui la motive ! Elle apprend, elle s’accroche. Et elle valide son diplôme, après un stage en Espagne sur la communication des grands dauphins.

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Quoi ma gueule ?

Parce qu’elle ne se sent pas (encore) légitime en tant que chercheuse, Clémentine fait un crochet par la Bretagne, où elle se consacre à la médiation scientifique : elle fait le lien entre le grand public et la faune marine. Mais il lui manque, ou plutôt île lui manque, toujours quelque chose…

Elle repart alors en Polynésie, et donne des cours de plongée en attendant de trouver, ou de créer, le projet de recherche de ses rêves. Elle travaille comme statisticienne, puis décide de faire une thèse sur les requins. Pourquoi eux ? Pour leur force, leur beauté, mais aussi leur ambivalence : ce « délit de sale gueule » qui lui donne envie de les protéger.  

Quand on est mieux ici qu’ailleurs

Écologie, économie, sociologie : Clémentine ne veut pas choisir. Car pour elle, la solution est dans la croisée des chemins, le partage des eaux, le dialogue entre les Hommes. Protéger les requins, c’est tenir compte des croyances et des imaginaires, mais aussi transmettre des valeurs ancestrales et apporter des solutions concrètes.

🤿 Désormais, Clémentine navigue entre l’association et l’institut qu’elle a créés pour la recherche sur les écosystèmes mésophotiques et profonds. Elle leur apporte ses connaissances scientifiques, son respect des savoir-faire tahitiens, son énergie des profondeurs et sa spiritualité tout en pragmatisme. Et vous, que faites-vous de votre mana ?


©️ Marion Haug / Scribox – février 2025. Merci à Clémentine de s’être prêtée au jeu de « Prête-toi ma plume » !

Et vous… Vous êtes prêt à vous faire tirer le portrait ?

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