Thimoté ou l’expérience

🪶 Si « Prête-toi ma plume » choisit l’expérience pour vous parler de Thimoté Polet, 24 ans tout juste, ce n’est pas (seulement) pour faire du mauvais esprit… Car ce moussaillon de compétition en a sous le cockpit ! Quant à l’expérience, celle qui consiste à apprendre, à ressentir, à oser, elle n’attend pas toujours le nombre des années. La preuve par un regard neuf sur la voile de haut niveau.

Carte d'identité Thimoté skipper

📍 Bien que marin, Thimoté est très ancré dans la terre. Plus précisément dans sa terre natale, la Normandie.

Généreuse, celle-ci lui offre une enfance rythmée par un père passionné de bateaux, un club de voile auquel il est encore très attaché et le littoral du Havre pour tirer des bords en Optimist.

Optimiste, Thimoté l’est certainement. Mais sa vérité est ailleurs. Car pour tracer son itinéraire dans le sport de compétition, il a un secret qui n’en est pas vraiment un : il bosse ! Dur. Beaucoup. Et il regarde loin. Très loin. Et droit devant, malgré les nuits de tempête ou les jours de pétole.

Premières courses

Ce sont ses parents qui l’inscrivent à ses premiers cours de voile, quand il a six ans. Et Thimoté se laisse très vite emporter : non pas vers le large, mais vers la vitesse. Il entre au centre régional d’entraînement, perfectionne sa technique, affirme son caractère.

Ses premières médailles sont des numéros deux. Et s’il n’a rien contre l’argent, l’objectif, le vrai, reste un autre métal… En attendant, les breloques tombent en championnats de France : d’abord en Optimist, voilà déjà dix ans, et en double, sur un 420, quelques années plus tard.

Théâtre
Citation Thimoté skipper
Ordi

Course d’orientation

Puis vient la question de l’orientation… sportive, évidemment ! Les JO ? Thimoté en rêve, mais rien ne garantit que la voile demeure sport olympique. La course au large ? Pas encore, parce qu’il veut profiter de sa jeunesse et de sa vie sociale. Pragmatique, il se tourne donc vers le match racing et s’imprègne, dans son pôle d’entraînement normand, de la présence de belles têtes d’affiche.

En parallèle, il tient le cap de sa scolarité et valide un DUT Techniques de commercialisation. Par la suite, il s’inscrira à la Grenoble Management School pour suivre un cursus entièrement à distance, conçu spécialement pour les sportifs de haut niveau, qui lui permettra de concilier la voile et les études.

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Eau de vie

Course d’obstacles

Sacré Champion d’Europe Jeunes 2021 en match racing, il embarque ensuite pour sa première Transat Jacques-Vabre. Et là, il se forme : pendant la navigation, pour apprendre à vivre au long cours et à rester performant au fil des quarts, mais aussi à terre, pour créer du lien avec le public et les partenaires.

De retour au port, quelques déceptions l’attendent : un championnat d’Europe annulé, une quatrième place assez amère en compétition mondiale… Thimoté a besoin d’air, de liberté, de recul. Il repart, proue au vent, pour une deuxième Jacques-Vabre.

Course au large

La compétition se vit comme une entreprise : à fond et sur tous les fronts. Thimoté jongle donc entre ses sponsors, son équipe, son bateau, son co-skipper, son assureur… Mais il trouve encore le temps d’intervenir dans les écoles du Havre, de rencontrer des élus et des entreprises, de mettre en avant les savoir-faire français et la protection de l’environnement.

La voile est un sport d’expérience… Et Thimoté l’a bien compris. Il apprend, il s’entoure, il écoute. Il démâte, aussi, juste avant la fin de sa première transatlantique en solitaire. Un abandon, un hélitreuillage, un doigt amoché : encore une expérience qui le pousse à regarder loin vers son horizon : celui de la Route du Rhum 2026. Rendez-vous sur la ligne d’arrivée ! 


©️ Marion Haug / Scribox – octobre 2024. Merci à Thimoté de s’être prêté au jeu de « Prête-toi ma plume » !

Et vous… Vous êtes prêt à vous faire tirer le portrait ?

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