Prête-toi ma plume, vos portraits rédigés : épisode 47
🪶 Aujourd’hui, nous vous proposons une histoire d’huître et d’ingénierie, de Chine et d’Oléron, d’entrepreneuriat et d’enseignement, à travers le parcours de Tristan Macquet. Comme à chaque nouvel épisode, notre petite communauté
de portraits s’agrandit ! La communauté, justement : voilà qui fait fortement écho à notre héros du jour.

👣 Héros : le terme est en fait assez mal choisi, car Tristan se reconnaît mieux dans la théorie des petits pas.
Son credo est d’apporter sa pierre à l’édifice, d’agir où et comme il le peut, d’être la goutte d’eau qui nourrit l’océan. Bref, il s’emploie de tout cœur à faire avancer le monde, pas forcément à le sauver.
Cette spiritualité joyeuse, pleine d’espoir et d’humour, trouve racine dans une enfance dénuée d’ancrage. Car ses parents, enfants du beatnik et des années 70, l’emmènent dès son plus jeune âge à la rencontre de différents univers, en Europe mais surtout en Inde.
Pondichéry accueillant
En Orient, il découvre le sanskrit, la sophrologie, la spiritualité et, assez tardivement, les bancs du Lycée Français. Mais plus que sur le tableau blanc de l’école, c’est en regardant le monde qu’il apprend et ressent.
Vient ensuite le temps du retour en France. Tristan aime les mots, il se sent plutôt littéraire mais comme tant d’autres (dont l’auteure de ces lignes…), il va en S pour ne pas se fermer de portes. Après son Bac, puis trois ans de Fac de sciences à Montpellier, il rejoint l’École Centrale de Lyon.



Là-bas
Il s’intéresse au traitement de l’eau, mais ne veut pas pour autant se spécialiser sur le sujet. Son truc à lui, c’est de connaître les enjeux et le vocabulaire de différentes thématiques. N’est-ce pas dans le compromis, dans la négociation, dans l’approche systémique que naissent les communautés ?
Très vite, Tristan repart. D’abord au Rajasthan, dans les zones arides, puis en Chine, où il obtient un Master en sciences et technologies de l’environnement, en parallèle de son diplôme d’ingénieur, après un mémoire consacré aux pertes subies par les réseaux d’eau locaux.



L’école est finie (ou pas)
A ce moment-là, sa carrière aurait pu être toute tracée… Mais c’est sans compter sur les critères d’obtention d’un visa de travail, et surtout, sur les hasards de la vie, sur le sel des rencontres.
Au fil de l’eau et de ses treize années en Chine, Tristan sera barman puis manager du café-QG des expatriés français à Pékin. Puis il découvrira, dans le désordre, l’art d’enseigner les sciences au Lycée Français, les joies de la paternité, le management d’une école Montessori et les enjeux de l’agriculture.
Comme l’eau vive
Produire local, produire bio : et si ceux qui nous nourrissent pouvaient avoir un véritable impact sur notre environnement ? Pour Tristan, l’idée est née en Chine, après sa rencontre avec Benjamin qui est aujourd’hui son meilleur acolyte professionnel, mais c’est bien en France qu’il la fait germer, jour après jour, marée après marée.
Désormais, qu’il pêche (le thon) ou qu’il donne (le ton), Tristan se consacre au Paysan Marin : une association engagée pour l’aquaculture, la restauration écologique ou encore la lutte contre l’érosion. Accompagner, ressourcer, sensibiliser : Tristan construit sa propre communauté, aussi iodée que vivante. 🦪
©️ Marion Haug / Scribox – juillet 2025. Merci à Tristan de s’être prêté au jeu de « Prête-toi ma plume » !

« Prête-toi ma plume », votre série rédigée de portraits de professionnels de la mer, a reçu la labellisation « La mer en commun » en 2025 dans le cadre de l’Année de la Mer.