Colomban ou le sillage
🪶 Aujourd’hui, « Prête-toi ma plume » vous parle d’eau, de données, de donner. Plus qu’un chemin, c’est un cap (que dis-je, c’est un cap ?!) que Colomban Monnier trace au fil de son parcours. Entre terre et mer, il déploie
son énergie et son envie du large au service de la transition écologique, entraînant dans son sillage marins et industriels.
S’il se définit lui-même comme un marin d’eau douce, c’est parce qu’il fait ses premiers bords sur un étang, entre Rennes et Saint-Malo.
⛵ Est-ce pour cela qu’on le retrouve, quelques décennies plus tard, initiant ses enfants à la voile sur le lac d’Annecy ? Peut-être bien… Mais ce qui est sûr, c’est que Colomban a le sang bleu comme la Bretagne (qui est souvent grise, mais ceci est une autre histoire.).
Enfant, il rêve de devenir matelot. Et il sera officier : d’abord lieutenant, après trois ans de formation à Marseille, puis capitaine de la marine marchande, après deux ans à Nantes.
Petits navires
Ou pas ! Car c’est plutôt sur des grands bateaux que Colomban navigue, afin de valider ses temps de mer et donc ses diplômes. L’océan est pour lui un espace de vie, de sérénité, d’humilité. Parce que les éléments sont toujours les plus forts, parce que les horizons sont toujours plus lointains : il explore et il apprend.
Peu à peu, il fait presque le tour du monde, à l’exception notable des Amériques qui restent encore pour lui terras incognitas… Il apprécie les rencontres, la découverte de nouvelles cultures, et le lien unique qu’il crée avec un navire lorsqu’il a pu le voir, le ressentir, à l’état de chantier.
Quand la data fait date
Un jour, alors qu’il cherche un nouveau poste en mer, c’est sur le plancher des vaches que se présente un nouveau défi : collecter des données environnementales sur la flotte d’une grande entreprise française. Ni une ni deux, il prend le quart et s’emploie à créer les logiciels nécessaires.
Quand le vin est tiré, il faut le boire… C’est ainsi que peu à peu, ces données commencent à être exploitées, analysées, interrogées. Et que Colomban prend conscience de l’impact du transport maritime sur notre planète.
Transition et transmission
Après un nouveau petit tour en mer, il devient responsable innovation chez Opsealog, une société marseillaise qui propose aux compagnies maritimes des logiciels et des algorithmes permettant de digitaliser les process et de gagner en efficacité. Pourquoi consommer du carburant, user des machines, épuiser des matelots, s’il est possible de faire autrement ?
Colomban en est convaincu : les nouvelles technologies sont une vraie opportunité de transformation et de résilience. Plus verte, plus humaine, plus efficiente : il voit la vie en bleu, et diffuse peu à peu ses idées aux acteurs de l’économie maritime.
Le chemin de papa
Très engagé dans son travail, Colomban trouve aussi le temps de participer à l’association des anciens élèves de son école, à la fondation ENSM, à l’organisation d’apéritifs de la mer… et à la crèche de ses enfants ! La mer, un père : voilà qui a vraiment du sens. 🍼 🍼 🍼
Le sens, justement, importe beaucoup pour lui. Il en trouve dans la lecture, dans l’écriture, dans son rapport à l’océan… Et il garde les pieds sur terre : sillon ou sillage, l’essentiel pour Colomban est de rester droit dans ses bottes. Kenavo !
©️ Marion Haug / Scribox – juin 2024. Merci à Colomban de s’être prêté au jeu de « Prête-toi ma plume » !