Prête-toi ma plume, vos portraits rédigés : épisode 41
🪶 L’histoire de Djamina Houdet-Caseneuve, que « Prête-toi ma plume » vous raconte aujourd’hui, s’écrit à l’encre de la continuité et de l’alignement. Comme dans le cycle de l’eau, il y a un amont et un aval… Entre les
deux, notre héroïne du jour navigue non pas à vue, mais franchement à vie, au fil d’un engagement sans faille pour la voile et pour la Méditerranée.

⛵ Mieux vaut savoir suivre un alignement quand on naît dans le golfe du Morbihan…
Les courants, les marées, les embruns, Djamina connaît. Mais son enfance est moins bretonne qu’il n’y paraît. Car c’est bien plus au large, bien plus au loin, que se passent les premiers chapitres de sa vie.
Ce n’est pas de l’eau salée qu’elle a dans les veines : ce sont des écoutes, des drisses, des winches et des empannages. Car ses parents sont tous deux navigateurs. Ils convoient des navires puis créent leur entreprise de transport vélique, faisant découvrir la voile à leurs passagers… et à leurs enfants, évidemment.
Horizons lointains
Djamina vit donc une enfance nomade et farouchement iodée. Si elle suit les cours du CNED à distance, elle fréquente aussi les bancs de plusieurs écoles du bout du monde, au rythme des escales de ses parents. La mer, pour elle, est donc un vecteur de rencontres, d’échanges et de découvertes.
Elle passe ses années-collège en Guadeloupe et revient dans l’Hexagone pour le lycée. Après sa prépa HEC, elle part à Tours, à Poitiers puis au Mexique pour suivre les cours d’une école de commerce qu’elle choisit surtout pour son orientation en développement durable.



Un pas vers l’impact
En parallèle de ses études, elle crée une association dédiée au commerce équitable. Car l’équité a pour elle un impact fort, une valeur absolue. L’engagement, le sens, la cohérence : voilà ce qu’elle cherche… Et ce qu’elle ne trouve
pas toujours dans la course au large, même si cet univers la passionne toujours autant.
Sa mère enchaîne les Routes du Rhum, son père travaille avec Francis Joyon : Djamina a de qui tenir ! Elle participe d’ailleurs à une Transat Jacques-Vabre en double, à l’âge de 23 ans : une expérience qu’elle qualifie de « géniale » mais qu’elle veut très vite transformer, dépasser.



Filières durables
Djamina travaille ensuite pour la World Fair Trade Organization, où elle accompagne les producteurs asiatiques vers les différents marchés internationaux. Puis elle s’emploie à importer en France des produits certifiés bios venus du monde entier. Elle voyage, elle rencontre, elle développe…
Elle découvre, aussi, la problématique du transport maritime. Car pour faire venir des marchandises du Maroc, du Sénégal ou du VietNam, pour répondre à cette volonté de trouver les denrées à la source, quelle meilleure solution que le bateau ?
Mare nostrum
Djamina reprend ses études et valide un Master en politiques territoriales de développement durable : elle consacre ses recherches à la filière émergente du transport de marchandises à la voile. Et c’est là que naît une idée : celle d’agir en Méditerranée.
📍 Installée à Marseille, c’est tout près de chez elle qu’elle veut s’engager. Et Djamina démine : les écueils, les freins, l’inconnu. Désormais à la barre de la coopérative Hisséo avec ses associés, elle développe un voilier-cargo adapté à la Méditerranée. Tout en initiant ses propres enfants à la navigation : l’alignement, pour elle, c’est aussi un lignage, une lignée… Et pour découvrir un nouvel épisode, restez en ligne !
©️ Marion Haug / Scribox – avril 2025. Merci à Djamina de s’être prêtée au jeu de « Prête-toi ma plume » !