Prête-toi ma plume – épisode 6 – Stéphanie

Stéphanie ou la sérénité

🪶 Ich bin ein Berliner. Bien que née près de Bonn, Stéphanie Mossmann pourrait paraphraser Kennedy… Mais ce serait trop simple. Car à Berlin s’ajoutent Bruxelles, Dax, Bordeaux, Lyon… Aujourd’hui, l’invitée de « Prête-toi ma plume » marche sur les deux rives du Rhin avec la sérénité d’un joyeux funambule.

Mère française, père allemand : Stéphanie est très ancrée dans une double culture qu’elle écrit au fil de ses pas.

Sans accent, sans excès, cette jeune communicante trace sa route avec autant de douceur que de courage. Une manière, peut-être, de réunir le meilleur de la France et de l’Allemagne pour en faire une force. Et c’est une demi-Alsacienne qui vous le dit ! 🥨 Une force tranquille, puisque nous en sommes à citer d’anciens Présidents…

Stéphanie ose beaucoup, mais paisiblement. Études, petits boulots, création d’entreprise et salariat : elle essaie et elle apprend. Après tout, qui ne tente rien n’a rien !

Pour que ses études lui ressemblent, Stéphanie commence par un double Baccalauréat : filière ES côté français, spécialité littéraire pour l’Abitur. Mais pour la suite, elle ne sait pas. Alors elle y va au culot, pour ne pas dire au hasard. Elle trouve une Licence « info-comm » proposée à Lyon avec un parcours bilingue : elle s’inscrit sans vraiment se renseigner sur ce qu’elle va apprendre pendant trois ans.

Par chance, la communication lui plaît. Et pour continuer sur sa lancée, après une année de césure pour renflouer ses finances à coup de jobs alimentaires, elle intègre l’EFAP pour un MBA création et stratégie publicitaire. Et elle se réjouit d’avance à l’idée de faire ses stages à l’étranger.

Hélas, on ne peut pas lutter contre une épidémie mondiale. Cloîtrée chez elle, Stéphanie cherche un stage pour valider son diplôme. Mais comme beaucoup de ses camarades, elle ne trouve rien. L’économie française est perdue, secouée. Et ne tourne plus qu’en visio. 💻

Avec deux amies, Stéphanie décide alors de monter une agence de communication afin de créer son propre stage. L’école accepte de tutorer le projet, et c’est ainsi qu’elle valide finalement son MBA. A 24 ans, Stéphanie dispose donc d’un Master, et d’une entreprise.

Elles sont deux sur trois à poursuivre l’aventure. Avec Léa, son associée, Stéphanie dirige Studio Octopolis. Elles repartent de zéro, repensent l’identité de l’agence, et prospectent sans relâche. Les retours sont positifs, leurs propositions plaisent, mais les budgets ne sont pas au rendez-vous, et les clients commencent à manquer.

Alors la décision s’impose, à contre-cœur mais sans regrets : l’agence ferme. Mais l’expérience reste, et les idées aussi ! Idées que Stéphanie cherche désormais à mettre au service d’un employeur humain et engagé, avec lequel elle partagera des valeurs et un goût pour le travail bien fait.

Pour Stéphanie, tout est source d’apprentissage. De l’allemand, elle conserve des souvenirs de lectures enfantines lumineuses. Du français, elle garde l’empreinte d’une langue qu’elle a longtemps parlée sans l’écrire. Du théâtre, qu’elle a pratiqué dans sa jeunesse, elle retient le langage du corps et la timidité surmontée. De son expérience entrepreneuriale, elle ressort grandie et confortée dans son amour de son métier.

Et ce qui lui plaît avant tout, c’est de réunir la stratégie et la créativité. La planification et l’effervescence. L’organisation et l’audace. La sérénité et le tempérament. La jeunesse et l’expérience. La dualité, encore et toujours ! Pour le meilleur, ou pour le meilleur. Bis bald !

©️ Marion Haug / Scribox – juillet 2023. Merci à Stéphanie de s’être prêtée au jeu de « Prête-toi ma plume » !