Prête-toi ma plume, vos portraits rédigés : épisode 44
🪶 Comme vous le savez, « Prête-toi ma plume » aime à retranscrire des parcours, des personnalités, des engagements. Aujourd’hui, nous vous entraînons dans le sillage d’un capitaine de remorqueur qui n’est pas du genre à
rester à la traîne… Valeurs maritimes, connaissances techniques, câbles sous-marins, savoir-faire : Fabrice Viola est sur tous les fronts de la transmission.

⚓ Bon sang ne saurait mentir… Y compris contre l’avis de sa propre famille !
Car si Fabrice est petit-fils de mécanicien naval, nul n’espérait qu’il suive ses traces dans la marine marchande, bien au contraire. Pourtant, depuis toujours, la passion est là, très ancrée, dès ses tout premiers souvenirs.
Enfant de la balle, voire de la cale machine, Fabrice observe les navires depuis la plage, passe ses dimanches sur les quais du port de Sète et esquisse des bateaux dans ses dessins d’enfant. Et bien sûr, c’est très vite une évidence pour lui : il sera marin, quand il sera grand.
Liberté
Voire un peu plus tôt ! Car il a tout juste quinze ans quand il embarque pour la toute première fois, sur un câblier, après sa première année à l’École d’Apprentissage Maritime de Sète. Mousse puis novice, il navigue pendant deux ans avant de retourner sur les bancs de l’école.
Il valide son CAP maritime d’électricien et reprend immédiatement la mer. Matelot, il sillonne toutes les mers du monde pour poser des câbles de fibre optique et de télécommunications, visitant au passage les États-Unis, le Sénégal, le Maroc…



Égalité
Plus que des envies d’ailleurs, Fabrice a des envies d’autrement. Et s’il officiait comme officier ? Après tout, pourquoi pas… Il tente donc le coup et le concours, et après une prépa interne, il intègre l’Hydro (École Nationale de la Marine Marchande, aujourd’hui ENSM) à Marseille.
Appelé sous les drapeaux à la fin de sa deuxième année, Fabrice fait son service militaire dans la Marine, évidemment, mais plus précisément au sémaphore de Pomègues où il veille sur les îles du Frioul. Et là, au hasard d’une transmission VHF, il croise la route d’un skipper en difficulté à qui il trouve un refuge… Et qui se trouve être capitaine à la SNCM, et avoir bonne mémoire.



Fraternité
Voilà comment Fabrice intègre la Société Nationale Maritime Corse-Méditerranée, d’abord pour ses embarquements-élève, puis comme lieutenant. On lui propose ensuite une mission aux Abeilles Marseille, où son expérience du grappinage, acquise sur les câbliers, serait précieuse.
Il accepte donc, et pendant quelque temps, il oscille entre les deux univers, allant de l’un à l’autre, mais sans jamais perdre ni le Nord, ni sa passion pour la mer. Et puisqu’un jour, il faut choisir, il finit par intégrer définitivement les Abeilles, où il reste 25 ans.
Maritimité
Lieutenant, second mécanicien, chef méca et enfin capitaine : Fabrice gravit petit à petit les échelons et apprend tous les jours quelque chose de nouveau. Mais il garde précieusement sa boussole personnelle, sa croyance profonde : il faut toujours rendre ce que l’on a reçu.
🏅 Alors Fabrice partage. Son savoir, comme enseignant à l’ENSM ou à l’Institut de Promotion et de Formation aux Métiers de la Mer. Mais surtout ses valeurs, à travers notamment la Fédération Nationale du Mérite Maritime, qu’il préside depuis 2021. Créer du lien autour de l’identité maritime : pour Fabrice, la transmission est une mission autant qu’une conviction.
©️ Marion Haug / Scribox – mai 2025. Merci à Fabrice de s’être prêté au jeu de « Prête-toi ma plume » !