Prête-toi ma plume, vos portraits rédigés : épisode 50
Paré à larguer les amarres ? Aujourd’hui, « Prête-toi ma plume » vous propose de rencontrer une femme simple et enthousiaste, qui aime se rendre utile et créer du lien. Et les amarres, justement, c’est son domaine… Car Laëtitia Deransi est une enfant des zones portuaires. Son credo ? Faire l’interface entre terre et mer, mais aussi entre les gens et entre les métiers.
⚓ Elle est made in Picardie, mais c’est pourtant en Normandie que s’écrivent la plupart des chapitres de sa jeunesse.
Car son père, qui fut d’abord hydrographe dans la Marine Nationale, devient ensuite officier puis commandant du port de Rouen.
Alors les bateaux, Laëtitia en entend parler depuis toujours… Mais plus largement, c’est le transport qui l’attire, parce qu’il mélange les matières scientifiques aussi bien que les nationalités. Parce qu’il est un rouage nécessaire à la bonne marche du monde.
Face à la mer
Pour ses études, elle choisit un cursus universitaire de maths et d’informatique : l’idéal pour préparer les concours. Elle commence par essayer l’aéronautique : faux départ. Alors elle met le cap sur la marine marchande, la célèbre « marmar » ; et vingt ans plus tard, elle n’en a toujours pas marre…
Loin de là ! Laëtitia découvre avec entrain un univers tissé de sciences et de rencontres. Très vite, elle se sent dans son élément. Elle enchaîne les premiers embarquements pour rattraper ses temps de navigation, puis arrive la révélation : Laëtitia a le coup de foudre pour la drague.
Les choses en face
Peut-être un peu lourde, la drague : car ces bateaux mesurent une petite centaine de mètres ! Laëtitia officie pour le port de Rouen et, à la barre de son navire de dragage, elle se sent utile, pour ne pas dire indispensable : sans ce travail, la navigation est impossible sur la Seine.
Alors jusqu’à la fin de sa formation, elle consacre tous ses temps de navigation au dragage, entre Boulogne, Dunkerque, Bordeaux, Le Havre et Rouen. Un métier plutôt rare pour une femme, mais au fil des ans, elle apprend à s’affirmer et à s’exprimer.
Volte-face
Avec la trentaine vient le choix de mettre pied à terre : elle devient responsable du dragage à Sète, découvre les joies de la gestion du personnel… Mais surtout, elle se plaît encore et toujours dans les relations qu’elle entretient au quotidien avec la capitainerie, les pilotes maritimes, les lamaneurs.
Laëtitia suit les opportunités. Elle retourne à Rouen, puis se rend à Fécamp où elle prend la responsabilité du port. Bon sang ne saurait mentir ! Elle y découvre les domaines de la pêche et de la plaisance, mais aussi la conduite de projets, le suivi de chantier, la gestion commerciale.
Face à soi-même
Pour raisons familiales, elle met ensuite le cap au Sud : et en toute logique, c’est à Marseille qu’atterrit cette amoureuse des zones portuaires. Chez Boluda Marseille-Fos, elle gère d’abord le remorquage, avant de devenir responsable qualité santé sécurité environnement (QSSE).
Désormais, Laëtitia place l’entraide et la solidarité au cœur de son quotidien. Elle crée du lien entre les enjeux et entre les acteurs, en France comme à l’international, pour donner vie aux audits et aux procédures. Et elle profite de son fils autant que de la Méditerranée ! Un pied à quai, un pied à bord : la boucle est donc bouclée.
©️ Marion Haug / Scribox – septembre 2025. Merci à Laëtitia de s’être prêtée au jeu de « Prête-toi ma plume » !
« Prête-toi ma plume », votre série rédigée de portraits de professionnels de la mer, a reçu la labellisation « La mer en commun » en 2025 dans le cadre de l’Année de la Mer.