Jean-François ou le collectif
🪶 « Prête-toi ma plume » vous emmène aujourd’hui quelque part au-dessus de la mêlée, sur les traces d’un enfant du Sud-Ouest tombé fou amoureux de Marseille. Loin de piloter à vue, Jean-François Suhas avance en équipe et
en équipage, avec un sens du collectif qui colle au Basque et un engagement à toute épreuve.
🌊 C’est dans une grande tempête affective que Jean-François puise la source de son attention aux autres et de son amour de l’océan.
Car lorsqu’il est enfant, deux accidents de voiture successifs emportent ses parents, l’un après l’autre. Mal de mère, perte de re-père.
Mais ce n’est pas pour autant qu’il reste au creux de la vague. La mer le porte et l’emporte, elle se fait forte et nourricière et surtout, comme une échappatoire infinie, elle le fait rêver. De pêches miraculeuses, de grandes découvertes, d’aventures lointaines ? Les trois, mon capitaine.
La promesse de l’eau
Dès l’adolescence, Jean-François sait déjà qu’il sera marin. Sur un chalutier ? Trop dur. Sur une frégate ? Trop destructeur. Sur le France ? Bingo ! Les grands paquebots l’attirent, pour l’esthétique de leurs lignes, l’infini de leurs horizons, l’élégance de leurs passagers.
Mais en attendant, Sud-Ouest oblige, c’est en section rugby qu’il poursuit son sport-études. Sans Dupont ni poncifs, mais en traçant déjà des ponts ou des pontons entre les gens, entre les causes, entre les enjeux. Car il comprend vite que seul, il se débrouille, mais qu’à quinze, il devient meilleur.
Le Grand Bleu
Il valide son Bac à 17 ans, à Bayonne. Puis il part en prépa à Cancale, avec dans l’idée de mettre le cap sur Nantes et son école de la marine marchande. Mais ce sera Marseille, qu’il découvre au hasard d’un week-end entre amis. Le port au cœur de la cité, l’ouverture au monde et quelques vagues sous sa planche de surf : le coup de cœur est absolu.
L’enfant de l’Atlantique tombe alors en amour avec la Méditerranée en général et avec Marseille en particulier, pour ses mille couleurs, son effervescence, son accueil millénaire et même ses quelques excès.
Voyages extraordinaires
Très vite, Jean-François pense à devenir pilote. Mais en début de carrière, il choisit de laisser loin derrière lui les Catalans et le château d’If pour parcourir des contrées plus exotiques. Ses premiers embarquements le mènent d’abord en Corse, puis au Brésil, à Tahiti, aux Fidji, aux Antilles, à Porquerolles…
Il en garde une solide appétence pour les îles et les voyages, mais aussi une farouche attention à la beauté fragile des éléments, à la majesté d’un coucher de soleil ou à la force de l’engagement des marins.
La dernière croisade
A 30 ans vient l’envie de faire son retour à terre. Il devient alors pilote au port de Marseille. Une carrière plus compatible avec la vie de famille, mais dans laquelle il continue à conjuguer son amour pour les gros bateaux et pour leurs équipages.
Syndicat professionnel, Union patronale, Chambre de commerce et d’industrie, Marseille Provence Croisière : Jean-François s’investit comme un poisson-pilote, sans pessimisme ni angélisme. Écouter, connecter, rassembler :
telle est la clé d’un collectif qu’il espère bientôt transmettre aux nouvelles générations, pour qu’elles poursuivent la transition du monde maritime. 🛥️
©️ Marion Haug / Scribox – novembre 2024. Merci à Jean-François de s’être prêté au jeu de « Prête-toi ma plume » !