Marion ou l’action
🪶 Les paroles s’envolent, les actions restent : telle pourrait être la devise de Marion Moriceau, que « Prête-toi ma plume » a rencontrée pour vous aujourd’hui. Passionnante car passionnée, aussi à l’aise avec ses talons
hauts que son fer à souder, cette plongeuse scaphandrière, entrepreneuse nomade, vit depuis toujours au rythme de la mer.
🐙 Dès son enfance, Marion n’est pas du genre à rester dans sa coquille.
Née dans une famille de marins-pêcheurs, elle grandit aux Sables d’Olonne, passant dimanches et mercredis à remonter les casiers. Son arrière-grand-mère lui enseigne les vertus des algues, tant pour l’alimentation que pour la santé ou le soin de la peau, comme si elle préparait déjà la suite…
Très jeune, Marion commence à surfer. Alors forcément, elle tombe… Et elle tombe amoureuse. De l’océan, de sa puissance, de sa beauté, de sa grandeur. Elle manque de se noyer, mais c’est un mal pour un bien : car à partir de là, elle apprend. Les éléments, le vent, les vagues.
En avant toutes
Marion ne quitte pas l’océan des yeux, bercée par les exploits des marins du Vendée Globe qui, tous les quatre ans, passent sous ses fenêtres. Elle découvre la plongée et commence à explorer les abysses, les possibles et les passions. Adolescente, elle envisage de reprendre un chalut de pêche. Mais elle change d’avis, au hasard d’un coup de foudre.
Pour un homme, pour un pays, pour un métier ? Non. Pour un casque, tout rond, tout jaune, tout mystérieux. Le casque qu’arborent des scaphandriers venus réparer l’écluse du port. Elle discute avec l’un d’eux, demande comment elle pourrait prendre le même chemin…
Ouvrir la voie
…Mais il n’y croit pas une seconde : selon lui, un scaphandrier, c’est avant tout… un homme ! Alors Marion passe à l’action pour lui prouver qu’il a tort. Après une formation préparatoire à Conflans-Sainte-Honorine, dans laquelle elle est la première femme, Marion s’engage dans la Marine Nationale.
Afghanistan, Libye, Somalie : dans ces pays de déserts, Marion est soldat des mers. Mais elle se lasse, et fait le choix de revenir à la vie civile. Elle casse sa tirelire pour financer sa formation de plongeuse-scaphandrière, moitié angoissée, moitié audacieuse : et si finalement, ça ne marchait pas ?
Le respect au naturel
Marion se rassure vite : à peine sortie de formation, les chantiers pleuvent. Alors elle se jette à l’eau. Et là, elle ouvre grand les yeux. Amoureuse de Neptune, elle découvre que certains travaux le blessent voire le ravagent. La faune, la flore, le vivant : Marion ne veut rien sacrifier aux projets sur lesquels elle travaille.
Depuis la surface, elle invente alors des protocoles et des dispositifs pour protéger les écosystèmes et réduire la pollution engendrée par les travaux sous-marins. Déployer des barrages anti-pollution, déplacer des herbiers de posidonie : impossible n’est pas Marion (et c’est une autre Marion qui vous le dit !).
Sa petite entreprise
Désormais, elle partage son temps entre l’Atlantique et la Méditerranée. Spécialisée dans les interventions écologiques, elle passe sa vie en mer, dessus et dessous. Mais elle ne s’arrête pas en si bon chemin ! Entrepreneuse, armatrice, aqua-cultivatrice, créatrice de cosmétiques sous-marins : Marion est sur tous les fronts.
📍 Surtout le front de mer ! Elle tient la barre de sa vie comme celle de son bateau : le Thazard, navire historique de formation des plongeurs-scaphandriers, sur lequel elle s’apprête à embarquer toutes ses activités. Un vrai miracle, du nom de sa marque de soins 100% iodés, mais surtout, beaucoup de travail ! Avec Marion, la parole est d’argent mais l’action est d’or.
©️ Marion Haug / Scribox – janvier 2025. Merci à Marion de s’être prêtée au jeu de « Prête-toi ma plume » !